La consultation en psychothérapie et en psychanalyse - qu'est-ce que c'est ?


Publié le 2 Juillet 2018

La consultation en psychothérapie et en psychanalyse - qu'est-ce que c'est ?

  • Postulat : pour une bonne alliance thérapeutique il y a à respecter quelques règles.
Définition préalable
La 1ère consultation peut servir à définir la demande du patient, l'orientation du travail psychothérapeutique ou psychanalytique, le but à atteindre, la réalisation d'un projet de vie avec l'expérience ainsi que le soutien du psychothérapeute. Ou bien il y a urgence, péril en la demeure et on attaque tout de suite dans le vif de la douleur psychique (nous mettrons de l'ordre après quant aux règles ainsi qu'au modèle à adopter selon).
Le psychothérapeute fixera un cadre (notion et structure paternelles) : coût, séances, rythmes, respect des horaires, etc. Nous verrons cela en détail plus bas.
Vous avez besoin d'une psychothérapie courte de soutien pour vous épauler
lors d'un passage difficile ou le désir de démêler une situation complexe (familiale, d'ordre professionnel, personnelle) il s'agira de se voir pendant quelques séances, à définir ensemble -.
C'est ce que l'on nomme la psychothérapie de soutien. Dans ce cas on travaillera plus sur le symptôme, le conscient et moins sur l'inconscient.
Ou il est plutôt question, au regard de ce qui est défini précédemment, d'entamer
un travail de psychothérapie psychanalytique au long court (travail qui peut durer plusieurs mois voire plusieurs années).
C'est ce que l'on nomme psychothérapie abyssale, travail en profondeur, introspection. Ici c'est aller stimuler l'inconscient du patient qui est largement mis en cause.
La souffrance humaine
Dans tous les cas, il s'agit de douleurs dues aux diverses situations de la vie : abandon par les parents, relation pré-oedipienne défaillante, oedipe raté, absence du père, absence de la mère, maladies diverses, violences diverses, viols, coups, attouchements, complexes, peurs, narcissisme défaillant, situations incestueuses ou incestuelles, absence d'autonomie personnelle et bien d'autres situations déstructurantes auxquelles les humains ont droit tout le long de leur vie. Le traumatisme ainsi que les blessures encapsulées ont généré une grande frustration, un refoulement complexe vers l'inconscient ainsi qu'une immense colère. Cependant, bien que le refoulement protège la vie dans un premier temps, l'énergie qu'il bloque chez l'individu ainsi que la colère empêchent la fluidité dans nos projets et créent chez l'être, les "ratés du bonheur". Plus loin et par conséquent, nos capacités de créativité à l'égard de soi-même ainsi qu'à l'égard de la société. Le projet de haine, le projet destructeur sont nés. Pour se libérer psychiquement, il s'agira, dès lors, de transcender le choix de haine pour aller vers le choix d'amour. Le choix d'amour est le respect envers soi-même ainsi qu'envers une personne privilégiée; le choix d'amour est aussi se rendre utile et créatif envers la vie, la nature, les animaux, la société. Equilibré, beau, bon, généreux, profond, spirituel, créateur et positif.
Structure et cadre à définir lors du premier contact ?
Un engagement du respect d'un cadre est défini par le psychothérapeute ainsi qu'une périodicité horaire.
A savoir : 
La ponctualité aux séances permet de bénéficier d'une séance complète : tout retard peut écourter le temps réservé. Aucun retard n'est rattrapé sur le temps du psychothérapeute. Toutefois, le psychothérapeute se permet de juger le cas d'espèce et, selon le contexte, peut prendre une décision inverse. Sachant qu'une prolongation de séance n'est pas un acquis systématique.
La participation financière définie préalablement est réglée en fin de chaque séance;
s'il y a un problème financier, il doit être négocié avec le psychothérapeute
AVANT la séance (action créative ainsi que positive) et non APRES cette dernière
(passage à l'acte dynamique et agression du psychothérapeute mis, ainsi, devant le fait accompli bien que cela puisse se symboliser dans le contexte du travail).
Un rendez-vous manqué sans justification réellement valable ou décommandé moins de 24 heures à l'avance est dû.
Tout accompagnement thérapeutique prend fin au cours d'une ou de deux ou de trois séances de clôture et non par téléphone, sms ou de manière "sauvage" (sans prévenir le psychothérapeute). C'est le sens premier de l'alliance thérapeutique : le respect du lien ainsi que du travail accompli ensemble en collaboration ainsi qu'en humanité ! 
Dans ce cas l'histoire d'amour, le lien, l'alliance thérapeutique entre le patient et le psychothérapeute est devenue violente, une histoire de haine. Le transfert est resté négatif. On crée - ensemble - un sevrage créatif et non violent, comme c'est souvent le cas dans l'histoire de l'individu. On va ensemble vers la réparation et non vers la répétition de l'histoire.
Un psychothérapeute n'est pas un Dieu et peu, pour différentes raisons émotionnelles ou autres, refuser un patient; dans ce cas, il tentera de l'orienter - le plus déontologiquement possible - vers un collègue ou bien une structure plus adéquate. Personnellement, il y a des personnes qui ont commis certains types d'actes (hyper-violents) que je suis incapable d'aider (non intellectuellement, non psychanalytiquement mais qui dépasse les frontières de certaines valeurs sensibles, éthiques ou émotionnelles). J'aurais plus envie de les détruire, de les tuer en utilisant mon savoir et ma puissance dialectique. Dans ce cas je préfère m'en libérer immédiatement.
Que tente de soigner un psychothérapeute ?
• Dépression
• Mal de vivre
• Problèmes sexuels placés dans le regard symbolique et non sexologique
• Angoisse
• Anxiété
• Tristesse ancienne ou actuelle
• Problème relationnel
• Analyser et interpréter vos rêves
• Traumatismes divers
• Blessures archaïques
• Troubles obsessionnels compulsifs (tocs)
• Couple en difficulté
• Mieux-être
• Addictions (drogue, alcool, jeu, internet)
• Phobies
• Deuil
• Rupture 
• Divorce
Quel est le public d'un psychothérapeute ?
Les enfants, adolescents, adultes, couples, groupes.
Comment le psychothérapeute travaille-t-il ?
Travail en face à face axé sur la parole (l'orthodoxie désuète du divan est à discuter - peut-être quelquefois utile - mais de plus en plus abandonnée), l'association libre, la symbolisation, l'interprétation du contenu de la séance; donc, l'échange en retour de paroles reformulées ou personnelles dans le cadre d'une approche humaniste avec la possibilité d'analyse de rêves.
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Fuyez, de grâce, le plus vite possible, un psychothérapeute qui ne parle jamais ou qui arrête votre (sa) séance à 45 minutes moins 1 seconde et qui travaille uniquement sur la frustration d'une stricte obédience désuète. Ces psychothérapeutes font partie des données fanées de l'histoire et... ne vous serviront à rien. 
La psychothérapie a bel et bien évolué en recherches diverses, en données scientifiques, en humanité, en expérience depuis la seconde partie du XXème siècle (1950). Nous ne connaissons "rien" dans ce domaine : la psychologie, la psychanalyse ont à peine plus de cent ans. Les psychothérapies diverses ainsi que les neuro-sciences sont à apprécier et nous enrichissent considérablement.
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Chaque psychothérapeute travaille différemment, mais une séance dure entre 45 minutes et 60 minutes, selon. Pour les enfants, en fonction de leur âge ainsi que leur niveau de maturité, cela sera souvent du cas d'espèce. Cependant, dans un premier temps, nous utiliserons la projection des sentiments ainsi que des conflits de l'enfant en utilisant le jeu et les dessins. Ensuite il y a des enfants "bavards" et il faudra en profiter.

Quel doit être la formation d'un psychothérapeute - psychologue, psychanalyste,  psychiatre ?
Ils étudient tous les quatre l'esprit, l'âme (psychologue vient du grec "psukhê" âme et "logos" science). A l'époque de Freud, la psychologie ne travaillait que sur le conscient et non sur l'inconscient. Un psychothérapeute, un psychanalyste peut ou non être un universitaire. Cela n'est pas obligatoire. L'université forme soit des psychologues, soit des psychiatres. Le psychologue étudie le comportement humain en général et s'il désire devenir psychothérapeute choisi plutôt l'option clinique. Le psychiatre est d'abord docteur en médecine. Il "soigne" la folie et est habilité à prescrire des médicaments. Le psychiatre est versé vers l'option "organiciste" de la maladie mentale. Il entrevoit plutôt la solution sous un angle médical. Ils ne sont aucun des deux formés à la psychothérapie. Pour devenir psychothérapeute ils devraient - l'un comme l'autre - poursuivre une psychothérapie personnelle pour nettoyer leur inconscient, maîtriser leurs projections, ainsi qu'acquérir la capacité de gérer le transfert et le contre-transfert. Ensuite, idéalement, ils devraient aussi se former à la psychothérapie en poursuivant une formation en psychanalyse suffisamment longue ainsi qu'étayée scientifiquement, ou toute autre option psychothérapeutique de leur choix. Leur parcours universitaire leur permet de rentrer beaucoup plus facilement dans la théorie psychanalytique. Toute autre personne suffisamment mature, intelligente, expérimentée par la vie peut suivre une formation sérieuse et encadrée par des formateurs sérieux en psychanalyse et en psychothérapie. Il faudra fuir d'emblée des formations en psychanalyse organisée sous 5 WE, six mois ou deux ans. Ces formations ne peuvent que se révéler totalement incomplètes et flirtent avec le charlatanisme. Une formation sérieuse doit durer 5 années minimum, de 9 à 10 années pour les plus longues, les plus sérieuses, les plus fondatrice ainsi que les plus abouties. Maggy de Block - dans sa violence la plus pure ainsi que dans sa stupidité la plus aboutie - détruit tout le terreau psychothérapeutique riche en voulant réserver la "psychothérapie" aux universitaires qui ne sont en aucune façon formés pour cela (ridicule et nouvelle loi belge).
Ma  formation ?
Après 25 années de psychothérapie personnelle pendant lesquelles je travaille sur mon inconscient, je poursuis une formation de 9 années à Bruxelles.
Je me forme à la psychothérapie individuelle, à la psychothérapie de groupe, à la psychothérapie de couple et enfin à l'analyse des rêves.
Ma formation de psychothérapeute relève des écoles freudienne, winnicottienne,
kleinienne ainsi que du courant des psychothérapeutes humanistes dont Antonio Mercurio.
"Patrick Fraselle possède une longue expérience psychothérapeutique, d'abord en tant que patient : après une première psychothérapie de type psychanalytique (10 ans) avec un neuro-psychiatre (Pierre Gernay, Liège), il se tourne vers une autre expérience psychothérapeutique individuelle et en groupe (5 ans), la somato-analyse, thérapie corporelle mettant en lien le principe « corps-émotion » (Maryse Pinsar, Liège). Ensuite, il décide de passer de l'autre côté du miroir et de faire une longue formation de psychothérapeute à Bruxelles dans le courant des psychothérapies humanistes fondé, notamment, par Antonio Mercurio. Neuf années pendant lesquelles il se forme à la psychothérapie individuelle, à l'interprétation des rêves, à la psychothérapie de couple ainsi qu'à la psychothérapie de groupe.
(Benoît de Coster gestaltiste, psychothérapeute, analyste; Pascale Lapière psychologue clinicienne, psychothérapeute, analyste; Paul Kestemont psychologue clinicien, psychothérapeute, analyste; Cécile Kestemont psychothérapeute, analyste;
Marie-Cécile Letor psychothérapeute, analyste; Sabine Pohl, Docteur en psychologie de
l'Université Catholique de Louvain; Luis Aquino psychothérapeute, analyste; Dominique Aquino, psychothérapeute, analyste).
"
Et la déontologie là-dedans ?
Le travail psychothérapeutique est au service du patient.
Tout ce qu'il confie est respecté, est accueilli sans jugement personnel et, la discrétion quant à ses confidences est absolue. La souffrance ainsi que ses manifestations multiples intéressent le psychothérapeute.
Quelle est la fréquence des séances ?
La fréquence de travail d'un groupe dynamique est d'une fois la quinzaine. Les personnes placées en situation dynamique travaillent leurs problèmes ensemble pendant une heure et demi pour le premier temps du groupe. Le deuxième temps du groupe est constitué de l'élaboration ainsi que de la restitution de l'interprétation psychanalytique par les psychothérapeutes. Un troisième temps est réservé pour que chaque membre du groupe puisse exprimer son ressenti émotionnel, s'il le désire.
La fréquence de travail de la psychothérapie d'un couple est mensuelle ou bien à la quinzaine selon l'étendue ainsi que l'importance du conflit ou du problème à comprendre ainsi qu'à métaboliser. La séance de psychothérapie de couple dure une heure trente : un premier temps réservé à la parole du couple pour l'explication du conflit; un deuxième temps réservé aux psychothérapeutes pour mettre en place leur interprétation en dehors de la présence du couple. Enfin, un troisième temps pour négocier l'interprétation entre les psychothérapeutes et le couple. Pendant ce temps, la parole est libre et ouverte. Deuxième et troisième temps pendant lequels seront proposées des pistes de travail pour l'élaboration du conflit ou du problème à travailler.
Au début d'un travail de psychothérapie individuelle, la fréquence des séances est d'une fois par semaine en début de travail. Ensuite, les séances peuvent éventuellement s'espacer. 
Pour des raisons psychiques, émotionnelles, identitaires ainsi que scientifiques, les psychothérapeutes bien formés reçoivent - de préférence - un couple en couple. Précisément un psychothérapeute homme et une psychothérapeute femme. Malheureusement beaucoup de psychothérapeutes ne pratiquent pas de cette façon.
En effet, la richesse de l'intuition ainsi que de la perception féminine alliée au masculin permettent de rendre plus fine l'aide dans la résolution des conflits ainsi que dans les interprétations. Aussi, je pense important que l'identité sexuelle (homme - femme) soit représentée dans le souci d'une approche empathique car identitaire.
Patrick FRASELLE
psychanalyste-psychothérapeute

Qu'est-ce que la psychothérapie de couple ?
Le couple : école d'humanité
"Dans le couple, ce sont deux histoires, deux personnes, deux parcours, deux destins qui s'entrelacent. Le passé y joue de tout son poids. Au cœur du conflit, la proposition psychanalytique opère un changement de la question : « Qui a raison ? » en « A quoi joue-t-il ? » Sur une lecture sélective de la dispute l'un tentera toujours de prouver à l'autre que c'est « l'autre » qui a tort. En fait une relation de couple se « joue à deux ».
Et cette interaction « à deux » est très dynamique. Inconsciemment les deux personnes d'un couple apportent de l'eau « au moulin » du conflit. Le couple doit être vu comme une entité. Dans ce cas psychiquement un couple est une personne et n'est pas : 1 plus 1 égale 2 mais bien 1 plus 1 égale 1.
C'est sur cette base que je vous propose de tenter de comprendre pourquoi votre rencontre a eu lieu (hasard ?) ; et de tenter de comprendre pourquoi après la période dite de « la lune de miel » votre couple est devenu un terrain de conflits, de frustrations diverses et pire, d'abstinence sexuelle…
Dans ce contexte scientifique, le psychothérapeute de couple n'est pas un tiers séparateur qui prend parti pour l'un ou bien pour l'autre : en effet, le psychothérapeute de couple n'est pas un policier. Les deux personnes formant l'entité du couple, agissant, en fait dans le même jeu dynamique."
Source :
Extrait de la semaine de séminaire d'étude sur le couple
à Spa en 2005 "Pour le meilleur pourquoi le pire, le couple comme école d'humanité"
Les actes du colloque.


Généralités scientifiques sur la psychanalyse ainsi que sur la psychothérapie de couple
Partiellement inspirée par l'ouvrage d'Erich FROMM, L'art d'aimer,
la métapsychologie humaniste recueille les principes suivants en faisant un triple apport scientifique, humaniste et émotionnel en se basant tout en prolongeant créativement tous les concepts de la psychanalyse :
Le Moi-Personne, sa dimension psychique est au nom du principe du plaisir, s'il est blessé, il y aura de la réactivité, c'est une dimension qui décide. Le point de départ de toute l'expérience sophia-analytique est le concept de Personne : l'homme défini en tant que personne est une fin et non un moyen et que la conscience d'être une fin devenait le présupposé nécessaire à tout acte de libération des hommes. Mais notre situation existentielle nous révélait que nous ne vivions absolument pas en tant que Personnes tant nous étions pris dans le filet névrotique de conditionnements, de conflits psychiques et existentiels ;
Le Soi-Personne, (conscience créative en options de sauts qualitatifs) une voix interne qui nous propose une voie , des arguments qui favorisent plus la vie, confrontation et communication intégrale. Notre sagesse personnelle. Le Soi devenant notre « soie », notre douceur ou violence nécessaire. Son enjeu est de renoncer à notre orgueil au profit de la créativité. Le Soi nous mène à une situation destructive (identification de la destructivité) ou dramatique pour faire un chemin. Connaissance d'une intuition, d'une vérité profonde. Le Soi personnel devenait possible en éliminant la culpabilité pathologique et en dépassant la culpabilité réelle, source de lumière, d'amour et d'énergie provenant du cœur de notre être , qui est à nous et rien qu'à nous et non plus l'apanage d'un Dieu théocratique qu'il faut prier et supplier ou craindre et détester s'il ne nous est pas favorable ;
Le Soi du couple crée un conflit pour le dépasser dans le cadre d'un chemin de maturation à deux ;
Le Soi-Choral en la rivalité annulée (nécessaire car émulatrice au début de l'impact énergétique mais stérile au final) est mise au service d'un projet commun (planète des hommes). Le Soi-Choral peut trouver une solution meilleure que le Soi-Personne en cas de conflit de groupe car il y a plus d'énergie remuée dans la sagesse dynamique d'un groupe (thérapeutique ou non);
Le Soi-Cosmique en alliance, lien et reliance avec l'Univers : du plus petit au plus grand, du microcosme au macrocosme. L'individu devenant deux puis groupe puis pays puis projet interculturel puis Univers avec la sensation d'être citoyen du Monde plutôt que de vivre un repli égoïste ;
Le Soi voit mais c'est le Moi-Personne qui décide ;
L'élaboration de la destructivité permettant de contacter le Soi ;
Le pardon ;
Une anthropologie du couple ;
La vie intra-utérine ;
Le projet de vie ;
Promouvoir la vie plutôt que de la gâcher ;
La capacité de s'aimer soi-même, de se faire aimer et d'aimer l'autre (concept du psychanalyste Erich FROMM dans son ouvrage,
L'art d'aimer, Épi, 1968).
  •  
Je reprends les quelques points fondateurs d'une anthropologie du couple
"Eric FROMM définit les caractéristiques de l'amour mature comme « celui dans lequel chacun des partenaires préserve son intégrité. »
Nous savons qu'une des racines de la tendance à établir un rapport symbiotique est le problème de la solitude : sentiment d'incomplétude qui prend ses origines dans le passage d'une situation de symbiose à une situation d'autonomie. Pour échapper à la souffrance de la solitude, l'être humain cherche des substituts du rapport affectif qu'il avait avec sa mère.
Ce rapport peut être recherché avec des modalités actives de domination ou de possession violentes. De la subtile séduction, de l'extrême dépendance ou de la disponibilité illimitée. Souvent ces modalités débouchent sur un rapport sado-masochiste.
Recréer cette union symbiotique uniquement en fonction de la dimension infantile signifie que l'on tend à la perpétuer (tuer à perpette ! NDLR).
Mais la partie adulte d'une personne peut aussi décider de reproduire un rapport symbiotique grâce à une sagesse inconsciente qui provient du Soi, dans une fonction de récupération positive avec l'intention de l'abandonner plus tard. C'est possible grâce aux conditions favorables comme :
• la disponibilité intellectuelle et émotionnelle à prendre conscience de la nature du rapport proposé initialement de façon inconsciente ;
• l'acceptation dialectique et non cynique du sens de la culpabilité qui jaillit de la prise de conscience d'agir en fonction des besoins enfantins : domination et dépendance ;
• avec l'intention de les épuiser pour assumer ensuite la tâche lourde de renoncer définitivement à des images protectrices et devenir « père et mère » (autonomie et fondation) de soi-même ;
• la possibilité de compter sur la libre disponibilité du partenaire, soit en soutenant le rôle qu'on lui propose, soit en le quittant ensuite en acceptant la modification de pouvoir qui s'ensuit.
En fait, la privation de la symbiose préœdipienne ou de possession œdipienne ainsi que le refus de dépasser ce besoin enfantin, empêchent l'accès de la personne à une capacité authentique d'aimer.
Tant pour FROMM que pour MERCURIO, l'amour est l'unique vraie solution au problème de la solitude. Mais à la lecture de FROMM, il semble qu'il faille comprendre que le rapport d'amour épargne à l'homme le vécu de la solitude. Il est clair et fondamental, qu'à la longue, aucune relation ne peut nous protéger de l'expérience de la solitude et, qu'au contraire, pour aller encore plus loin, que celle-ci est un présupposé fondamental de l'amour adulte (condition humaine). Seul à deux et non pas dans l'acception ainsi que l'acceptation positive de la définition (condition humaine, encore !).
La plupart d'entre nous cherchons à se rendre attirants plutôt qu'aimables. Pour devenir aimable, je dois mettre l'accent non sur les qualités que je possède (beauté, richesse, succès, intelligence, etc.) mais plutôt sur les obstacles que je mets en place pour freiner l'amour de l'autre. Obstacles souvent inconscients, priorité devraient être faite aux difficultés réelles de communication dans les rapports interpersonnels comme le manque d'humilité, le manque de confiance, de courage ou encore de disponibilité à se reconnaître dans un engagement profond envers l'autre. Aimer et tomber amoureux sont deux choses très différentes. Une vraie relation d'amour exige un processus de maturation et un épanouissement de la personnalité. La relation œdipienne frustrée fausse ces données créatives (la fille attend le prince Charmant en le père non possédé charnellement et donc idéalisé ; le garçon attend la femme parfaite en l'image historique de sa mère idéalisée et non possédée charnellement).
Dans l'amour, il s'agit d'une relation égalitaire.
Dans l'amour symbiotique, nous constatons la répétition de la dépendance biologique mère-enfant.
En chacun de nous, homme ou femme, existe une volonté de pouvoir, une volonté de dominer l'autre, qui empêche d'établir une relation d'amour authentique. L'amour ne peut naître que d'un don de soi et non pas s'il y a une volonté de pouvoir.
Patriarcat oblige, l'homme a développé un énorme pouvoir dans la cité (fonction masculine intellectuelle). Reléguée à la maison, la femme y a développé un pouvoir absolu (fonction féminine émotionnelle).
Dans le cadre du pouvoir positif, seule la mère qui renonce à sa faculté d'emprise (matriciel engluant) et de domination sur son enfant est réellement capable de créer un être personnel doué d'identité propre, d'autonomie et de liberté, avec des projets appartenant à lui-même. Seule la mère qui aime son enfant peut le quitter dans le but de promouvoir une seconde naissance psychique et existentielle, prototype de la maturité de l'adulte.
Il en résulte que, quel que soit le niveau interactionnel, que l'être humain doit dépasser la phase de l'amour comme possession et passer à celle de l'amour comme don (profondeur spirituelle).
Aujourd'hui, l'être humain a acquis un pouvoir destructeur tel, qu'il peut anéantir le genre humain. L'individu est appelé à devenir une Personne (avancée culturelle), c'est-à-dire, un être capable de sublimer sa destructivité et de favoriser l'éclosion de la vie.
La fidélité (modèle théorique en contradiction dynamique avec le narcissisme biologique pulsionnel de l'homme) trouve tout son sens dans le besoin d'engager toutes les ressources de l'être humain dans le projet de passer de l'amour passion (névrose maternelle) à l'amour actif (essai de profondeur culturellement humanisée).
Le couple et ses conflits dynamiques.
La proposition anthropologique existentielle et psychothérapeutique de la sophia-analyse face à un couple pris dans les rets du conflit et de la souffrance !
La proposition humaniste anthropologique personnelle ou du couple, à travers quelques concepts-clés, est la suivante :
Nous venons de la même douleur, vu comme l'élément le plus fort de l'alliance possible, on sait comment se réparer mutuellement mais aussi comment se détruire mutuellement ;
On fait subir à l'autre ce que l'on a subi comme bébé ;
• Le partenaire qui ne veut pas avoir d'enfant veut être l'enfant unique ;
• Cerner comment naît l'identité sexuelle et non faire de la sexologie ;
• Quand l'enfant ne sait pas avoir une relation positive avec sa mère, il va aller chercher avec elle une passion, une relation passionnelle négative :
« Tu me frappes » veut dire : « Tu me touches quand même. » ;
• Deux personnes qui viennent de la même douleur, lorsque que le conflit du couple est ouvert, ne doivent pas se séparer mais en profiter pour comprendre et s'aider. Si le projet positif émerge, ils ont la capacité de se réparer car ils connaissent la douleur de l'autre ;
• A 80%, l'homme doit venir chercher la femme ;
• C'est réveiller le désir de la femme qui est important ;
• L'homme passif veut toutes les femmes, toute la mère et est dans une relation préœdipienne d'une mère toujours disponible ;
• Ne pas savoir aborder les femmes facilement, pour l'homme, signe sa haine du féminin car il perçoit la femme comme étant dangereuse. Il projette « sa » propre négativité. C'est lui qui est négatif et il doit récupérer sa positivité ;
• Construire une identité masculine avec un projet positif et pas en s'opposant au féminin ;
• L'histoire d'amour c'est rentrer en contact (collision avec issue créative dans les disputes), se toucher émotionnellement, dépendre sans avoir peur de cette dépendance, sentir le manque . Autrement, cela veut dire que je me mets en couple mais que je ne sais pas m'attacher. Je me blinde et je me défends. C'est ma peur. Si j'abats mes défenses et que je m'attache à l'autre, vous imaginez ce qui va se passer un jour si cette personne m'abandonne. Je vais revivre une deuxième fois ma blessure et cela va me mettre KO. Mais, en même temps, avec ce blindage, mon partenaire est occupé à vivre ce que j'ai vécu quand j'étais bébé (la fermeture) ;
• Cela veut dire que mon partenaire se trouve en face de quelqu'un qui n'accepte pas le lien. Conclusion, le mécanisme qui détruit l'autre est ce même mécanisme de défense (nécessaire au début de la vie, mais dépassable ensuite) qui me protège. A force, mon mécanisme de défense se transmue en mécanisme d'offense. Je rends les coups que j'ai reçus comme enfant sur la peau de mon partenaire d'aujourd'hui ; ainsi, je ne lui permets pas de venir à ma rencontre ;
• L'autre à une partie saine (positive) et une partie névrotique (négative). C'est l'ambivalence de l'être humain qui est souhaitable car elle représente la réalité psychique. C'est meilleur à concevoir que le tout pré-ambivalent du bébé préœdipien pour lequel tout est bon ou tout est mauvais ;
• L'argent est un critère masculin. Beaucoup d'argent égale beaucoup d'amour. Toutefois ces critères ne peuvent être absolus. L'argent non violemment capitaliste et extrait de la névrose anale, c'est de l'amour qui circule car il est moteur et permet la réalisation des projets. Un couple avec des problèmes économiques vient dire qu'ils ne se choisissent pas. Épargner sur un partenaire veut dire que l'on ne l'investit pas assez ;
• Soigner une personne qui se soigne, respecter une personne qui se respecte, aimer une personne qui s'aime ;
• La maturité adulte, c'est quand tu plies les genoux en cas de douleur ou de problème (tu pleures dans un coin, catharsis nécessaire des larmes) ; mais, tu as la capacité de te recentrer sur ton projet. Ainsi, ta réactivité (colère) devient de plus en plus courte et tu renforces ton Moi adulte ;
• Notre partenaire va être un père et une mère idéalisés avec lequel nous allons vivre une complicité psychique qui est d'essayer de nous protéger de la répétition de nos blessures anciennes ; c'est le couple tourné vers le passé. Ce qui dans notre langage de psychanalyste, s'appelle changer d'autobus . Mais changer d'autobus ne nous mènera pas à une issue « différente ». Nous connaissons déjà le chemin que l'on va faire avec cet autobus : un temps pour l'illusion, un temps pour la déception, un long temps pour la prétention, et voilà que la prison du couple est structurée. Chacun se sentant l'obligation de satisfaire les besoins blessés de l'autre. Autrement dit, nourrir un puits sans fond… L'amour serait-il fini ? Mais en fait, quand avait-il réellement commencé ? A la place d'une complicité négative pour échapper à notre blessure originelle, nous allons plutôt créer une alliance positive pour traverser notre blessure mutuellement."

SOURCES : FROMM, MERCURIO et I.S.A.B.
(photo de l'article : le divan de Freud)

Patrick FRASELLE
psychanalyste-psychothérapeute


Copyright - Patrick FRASELLE
Le 31 août 2014 for - texts, links and pictures - checked and locked.
FREUD dans son cabinet.
FREUD dans son cabinet.

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